REVENONS À NOS MOUTONS

Les arbres vont en automne de sacrifice en sacrifice et les trottoirs de se parer d'éphémères éphélides que nos pieds et le vent entre nos jambes remueront dans l'humidité de la saison soupir.

Je reviens des enfers où le ciel fait la moue.
Nous n'irons plus aux bois pour cueillir des amphét',
Tant d'alcools sans calculs mirent mon âme en fête.
Octobre aux froides ombres m'ôta des remous.

Ainsi la valse du vice a repeint d'un pinceau épileptique le visage estival mais voici que l'automne son fils vespéral a poussé son premier cri.

C'est fini walking in the sand stars in our eyes etc, l'heure est aux vestes doublées et aux chocolats chauds. Le soleil a perdu sa puissance et les skis n'ont plus rien de nautique. Le grand toboggan glacé de l'hiver studieux s'étend devant nous, propre, lisse et imperturbable il file droit vers l'obscurité des jours sans soirs et sans matins. Or nous, incurables êtres de libre obédience nous nous y jetons sourire aux lèvres et goutte au nez, pour le plus grand plaisir de l'industrie pharmaceutique.

Mais trêve de plaintes franco-françaises il est temps de marcher droit sur le verglas, de vaincre le froid et les gerçures, la lenteur des jours et l'opacité nocturne. Allons de notre pas vaillant cueillir les edelweiss au-delà des fleuves gelés, ramasser nos châtaignes et nos champignons puis couper le bois de notre feu de cheminée... Puisqu'il faut s'accommoder de ces saisons aussi peu commodes soient-elles, elles qui ne se respectent que peu ou prou, nous lirons sous les lueurs lunaires et ne souffriront du jour en noir et blanc c'est la mode.

Je vous attends donc dans mon rocking-chair, je n'irai pas jusqu'au tricot mais rien qu'un petit verre de vin chaud au coin du feu afin de digérer cette tartiflette et s'endormir las des joies du temps vivant, au son du piano mélancolique et bonheur, bonne nuit à tout de suite.

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